Bas les armes, haut les cœurs! : comment l'exemple du Pays Basque dynamise la Bretagne depuis une dizaine d'années
Le mouvement breton, dans sa diversité, a depuis ses origines au XIXe siècle, toujours recherché des modèles dont l’étude pourrait l’aider à trouver des voies d’émancipation pour la Bretagne et son peuple. Il se tourne dans un premier temps vers les autres pays celtiques et plus particulièrement vers l’Irlande catholique, alors que le Pays de Galles, plus proche linguistiquement, suscite quelques réserves en raison de son protestantisme. Dans la deuxième partie du XXe siècle, il apparaît évident que les Bretons ne sont pas disposés à libérer leur pays par les armes comme l’ont fait les Irlandais, et les Gallois apparaissent plus comme l’exemple à suivre. En effet, sans faire sécession et de manière pragmatique, ils réussissent à relever leur langue beaucoup mieux que les Irlandais pourtant devenus indépendants. Ce que les Gallois
parviennent à faire dans le domaine d’enseignement, est souvent cité en exemple. Cependant, tous les autres pays de langue celtique ont un point en commun que ne partage pas la Bretagne: ils sont, qu’ils le veuillent ou non, anglophones. De plus, le cadre institutionnel de leurs luttes rend souvent leurs enseignements difficilement applicables en Bretagne. Les militants bretons vont donc chercher à s’inspirer aussi de ce que font ceux des autres langues minoritaires de France. Or, la minorité linguistique de France qui montre la plus belle vitalité est le Pays basque.