Vers la modélisation du contact sociolinguistique: quelques considérations en terrain basque / gascon
On a l’habitude de fréquenter les formulations « contact linguistique », « contact de langues », « langues en contact » (Weinreich 1953). Ces syntagmes reconduisent, peu ou prou, la tentation évolutionniste d’hypostasier les langues : on fait de celles-ci des sujets actifs, comparables à des acteurs sociaux, qui se transformeraient au contact les uns des autres – et indépendamment, dirait-on, des sociétés. Nous préférons parler de « contact sociolinguistique » : le contact des langues intervient là où des conditions de contact social le permettent. Contact linguistique, contact culturel et contact social ne font qu’un. Pourtant, cette formulation – du moins en contexte francophone – a encore l’air hétérodoxe, à quelques exceptions près